14 octobre 2013
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Agrèable surprise dimanche matin au Marché du Mieux vivre de Lestrem de voir un article sur Grég dans la Voix du Nord qui eux aussi étaient présents sur cet événement
Merci la VdN
«Au début, on m'a pris pour un Indien.» Quand il est venu s'installer dans l'Avesnois, il y a tout juste un an, Grégory Delassus, éleveur de 36 ans, n'est pas passé inaperçu. Il a débarqué à Moustier-en-Fagne, près de Fourmies, avec son troupeau de cent vaches écossaises de race Highland Catlle. Aujourd'hui, l'intégration est réussie et la viande bovine est vendue en direct dans sa boucherie de Wazemmes à Lille.
par lionel maréchal
region@lavoixdunord.fr
photo sami belloumi
Des vaches avec de grandes cornes fuyantes et une robe rousse avec de longs poils... de mémoire d'agriculteur, on n'avait jamais vu cela dans l'Avesnois! Dans un territoire plutôt habitué à la Prim'Holstein, à la Flamande ou encore à la Bleue du Nord, le troupeau de Highland Cattle (littéralement «bétail des montagnes»), race écossaise par excellence, a donc forcément aiguisé la curiosité du côté de la frontière franco-belge, plus exactement à Moustier-en-Fagne, près de Fourmies. Mais, trentenaire, le nouveau locataire des lieux, Grégory Delassus, n'est pas venu là par hasard il y a douze mois... «J'avais déjà une longue expérience derrière moi, indique-t-il.Après des études agricoles, j'ai été conseiller biologique pour des producteurs, avant de reprendre l'activité de mes parents à Borre, dans les Flandres, en 2005. J'ai converti leur exploitation de cultures, La Ferme du Beau Pays, en élevage de porcs biologiques en plein air et une AMAP (association pour le maintien de l'agriculture paysanne), désormais gérées par un salarié».
Dans la foulée, pour écouler sa marchandise en direct, sans intermédiaire, il acquiert un emplacement dans les halles du marché de Wazemmes à Lille où il ouvre une boucherie qui emploie maintenant deux autres salariés. Un commerce qui obtient un certain succès.
«Mes clients m'ont alors dit: Du porc, c'est bien; mais on aimerait aussi manger du bœuf.Alors j'ai commencé à acheter des vaches Highland que j'ai laissées dans des pâturages que je louais près d'Hazebrouck». Mais la place commence à manquer... C'est pourquoi l'homme se tourne vers l'Avesnois, qu'il a découvert au gré de vacances au ValJoly: «J'ai trouvé la région magnifique et particulièrement adaptée à l'élevage: toute cette herbe grasse, ces fleurs multicolores... Un terroir tellement riche en biodiversité». Encore fallait-il trouver le site. C'est à ce moment que le conseil général du Nord est entré en scène. L'an passé, le Département rachète 100ha d'espace naturel sensible (ENS) à Moustier-en-Fagne. Et fait affaire avec l'agriculteur. Un bail avec clauses environnementales est signé. Grégory Delassus arrive avec sa famille dans l'Avesnois et ses cent bovins écossais, faisant de lui l'un des plus importants éleveurs de Highland puisqu'il y a environ 4000 têtes en France.
La demande est là
Au fait, pourquoi avoir choisi cette race rustique? «Lors d'un séjour en Normandie, j'ai visité une ferme de Highland et j'ai eu un coup de cœur. C'est une excellente et authentique race à viande, rouge, vive, qui a du goût. Ici, tout est naturel, de la monte à la nourriture. Car, ce qui m'intéresse, dans le biologique, c'est qu'on garde la maîtrise de sa production».
Une production qui ne suffit plus... tellement la demande est forte. Sur les cent têtes du troupeau, la moitié (les femelles) est dédiée à la reproduction. Pour l'autre (les mâles), il faut attendre quatre ans pour commercialiser l'animal. «Pour satisfaire mes clients, il faut que je double mon troupeau d'ici à quelques années», souligne encore l'agriculteur. Bref, on risque encore d'apercevoir longtemps des vaches écossaises dans l'Avesnois.