Le 1er juillet 2009, premier jour de la TVA à 5,5 %, Xavier Denamur interpellait Christine Lagarde lors de sa tournée dans des restaurants parisiens, et lui remettait une vitrophanie détournant celle officielle sensée symboliser la baisse des prix, la sienne symbolisant la hausse des profits !
Xavier Denamur se paie une tribune dans ce film dont il est le producteur. Ce qu’il ne parvenait pas à dire assez fort depuis quelques années, il l’assène dans un film. Façon Michael Moore de la gastronomie française. Ce pourfendeur de la malbouffe fustige depuis plusieurs années la baisse de la TVA, qu’il qualifie de cadeau fiscal fait aux grands groupes de la restauration, aux dépens des restaurateurs indépendants.
Le film fait souvent sourire, parfois rire. On rit de la mauvaise foi des interlocuteurs, de l’embarras de Christine Lagarde devant le patron d’une grande chaîne de fast-food, des emportements de Jacques Borel, ou encore des intrigues de l’UMIH en pleine négociation du contrat d’avenir. C’est drôle, mais aussi rythmé. Et passionnant, pour qui s’intéresse à la cuisine de la baisse de la TVA.
Malgré tout, la cohérence entre les séquences ne saute pas toujours aux yeux. Xavier Denamur fait le grand écart, essaie de plaire aux initiés mais aussi d’intéresser le grand public. On n’échappe donc pas à quelques séquences désormais incontournables pour tout reportage sur la restauration française : la visite obligée chez un agriculteur, la séquence-test qui nous dégoûte du confit de canard en boite, et la caméra cachée avec commercial gominé aux dents blanches qui vend des plats préparés aux restaurateurs comme il vendrait des voitures.
Tout résumer en un film, c’est un exercice périlleux. Le résultat peut paraître fourre-tout. Mais le message est efficace.